Poésie : apprendre, un risque à prendre.

Publié le par andre-guidici

Connaître les fossiles permet de mieux comprendre les organismes actuels.
Connaître le latin permet de mieux manier la langue française.
Connaître les formes du passé permet de mieux percevoir l'originalité quand nous la rencontrons.
Mais connaître n'est pas créer.
Et l'art est création.

 

Cependant, peut-on croire que la connaissance va réfréner la créativité ? Pour ma part, je pense que c'est tout le contraire. A mon avis, à ne pas apprendre du passé, on peut reproduire ce qui a été fait, marcher sur des traces par manque de savoir, prendre pour de l'original ce qui ne l'est pas (un peu comme de trouver le packaging de studio line de L'Oréal trop génial parce qu'on ne connaît pas Mondrian).

 

Je suis persuadée que la culture par imprégnation est très importante mais je ne crois en aucune façon qu'elle soit suffisante si on a une quête de dépassement (un peu comme si un chercheur en biochimie ne connaissait pas les travaux du passé ni même le tableau des éléments). Sans base, je ne crois pas qu'on peut construire.

 

Et même si trop apprendre pouvait restreindre la créativité, j'estime, pour ma part, ce risque nécessaire : pour s'élever tout simplement (comme un violoniste fait ses gammes, un sculpteur connaît les techniques de Michel-Ange, un peintre voit ce qu'est le pointillisme....).

 

Il me paraît tout de même toujours incroyable d'imaginer que la poésie est un art qui se passe d'apprentissage. Ce serait donc le seul art qui s’en passe ? Certes, il faut s'imprégner du monde et le vécu doit rejaillir dans nos créations, c'est une évidence. Ceci est aussi valable dans tous les arts. Mais, il faut cesser d’opposer la connaissance le savoir et la connaissance de la vie. Je pense que ces valeurs sont complémentaires pour s'élever, s'exprimer, créer un passage vers les suivants.

 

Pour moi, l'art n'est qu'un passage. Connaître les tunnels d'antan évite de creuser des impasses et permet de continuer dans le labyrinthe, les yeux ouverts.

 

 



 

 

 

Publié dans réflexion

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E
 http://ultraviolette.over-blog.com/article-3666434.htmlJe vous renvoie à un autre article, dans lequel j'avais développé : l'imagination en un, certes. Je compare souvent la création à une poche de pâtissier. La saveur de votre chou-poème ne peut être que sublimé par l'adéquation de sa forme. Ca vaut le coup de se préoccuper de l'embout, non ? Je n'oppose pas fond et forme, je pense que leur alliance par une nécessaire réflexion et un véritable travail est préférable. Je vous remercie, cher Bruno, de votre message et de votre attention. 
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B
Je viens de chez Michel et je découvre cette note fort interresante . Pour moi la création , les mots... viennent du plus profond de soi en sublimation des desirs, des affects ou surgit de la plume de sentiments enfoui . Il n' y pas d'ecole de l'inspiration , de l'imagination c'est une machine qui se génere dans une singularité de chacun via un universel .Bonne soirée à vous
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E
A part soi.<br /> Ce n'est déjà pas si mal... ;-)<br /> Mais rappelons-nous cette phrase de Picasso : “A 12 ans, je dessinais comme Raphaël, j’ai mis toute ma vie à essayer de peindre comme un enfant."<br /> Je crois en l'idée de processus.<br /> Ce qui me plaît le plus dans la phrase de Picasso c'est "mis toute ma vie à essayer".<br /> Merci Michel de ton passage, de ton ressenti (on ennuie tout le monde, hum???!!)<br /> <br /> Raphaël, j’ai mis toute ma vie à essayer de peindre comme un enfant”<br /> <br /> (Source : lentreprise.com)<br /> <br /> Changement<br /> <br /> Une loi qui impacte les processus RH.<br /> <br /> Après la loi du 4 mai 2004 sur "la formation professionnelle tout au long de la vie et au<br /> dialogue social", la Cegos a mesuré l'impact de la réforme sur l'entreprise et les diverses<br /> opinions de ses membres. Une étude a ainsi été menée en septembre 2004, auprès de<br /> 300 DRH et responsables formation d'entreprises, et d'un échantillon représentatif de 800<br /> salariés.<br /> Si l'impact direct de la réforme de la formation professionnelle sur la politique des<br /> entreprises est encore faible, il semblerait que des changements profonds soient en cours.<br /> Actuellement, les DRH sont deux fois plus nombreux qu'en 2003 à considérer que la<br /> réforme de la formation professionnelle va sérieusement modifier le quotidien de la<br /> fonction ressources humaines.<br /> L'implication des managers dans la politique de formation des entreprises devient un<br /> élément de plus en plus important. Ce besoin exprimé par 48 % des DRH augmente de<br /> 22 % par rapport à 2003, soit presque le double. Pour préciser cette attente, ce sont sept<br /> DRH sur dix qui envisagent de déléguer aux managers la réalisation des entretiens<br /> professionnels avec les salariés.<br /> Du côté des salariés, le droit individuel à la formation est encore mal connu. Seulement<br /> 13 % des salariés en ont eu connaissance de manière plus ou moins précise, un chiffre qui<br /> n'a pas évolué depuis un an. Et contrairement à ce que pensent les DRH, les salariés<br /> cherchent avant tout des formations du type opérationnel, privilégiant l'employabilité<br /> immédiate et non leur développement personnel.<br /> <br /> (Source : management.journaldunet.com)<br />
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M
Oui, mais pourquoi pas une poésie brute, une poésie naïve, et puis pourquoi une poésie, n'est ce pas, on a souvent la sensation d'ennuyer tout le monde.
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