Un bel emballage
En c’ temps-là nous vivions dans des maisons témoins
Nos grands lits débordaient d’une débauche de coussins
Nous pouvions nous promener debout dans les placards
En ce temps-là les murs racontaient des histoires :
Je suis grand, je suis fort et je suis équipé
Je suis plus, je suis mieux que celui d’à côté
C’est vrai je suis en pierre et j’ai à l’intérieur
Un grand vide, un grand froid à la place du cœur
En c’ temps-là nous avions au moins deux salles de bains
C’est sûr faut au moins ça pour se laver les mains
Nos fenêtres immenses souvent n’ouvraient sur rien
En ce temps-là les demeures criaient sur les terrains :
Je suis belle, je suis jeune et je suis équipée
Je suis plus, je suis mieux que celle d’à côté
C’est vrai je suis en bois et j’ai à l’intérieur
Un grand froid, un grand feu qui a brûlé mon cœur.
Il aurait fallu mieux cultiver son jardin
Où aurait pu pousser ce qui pouvait nourrir
Les fondations sont sûres, elles seront là demain
Pour enfermer tous ceux qu’ont oublié de mourir
Je suis grand, je suis clos, je suis en bois précieux
Je suis chic, je suis mieux que ceux de mes aïeux
C’est vrai je suis sous terre et j’ai à l’intérieur
Tous ceux qui avaient cru acheter le bonheur.